Réf ca0220 - Lucien, Granville

Très belle photo avec un père et son fils (probablement) qui le regarde en contre-plongée. Tous deux vont à la pêche. Le père porte sa bichette et l'épuisette du petit. Chacun amène son dossier.
Nous sommes dans la Vallée du Lude et cette carte postale des années 40 montre que la pêche à pied peut-être une activité familiale. Activité appréciée à la fois par les Carollais, y compris les agriculteurs, et les vacanciers. Beaucoup essaient de trouver un peu de temps pour y aller, surtout à l'occasion des grandes marées.

Le but de la pêche à la bichette est principalement d'attraper des crevettes grises qui sont plus ou moins grosses suivant la saison. Le pêcheur pousse la bichette devant lui, à marée basse, dans les premières vagues ou dans les mares en se déplaçant parallèlement à la côte. Cette activité est physique car la bichette est large et le pêcheur a de l'eau jusqu'aux genoux.
Sur cette carte, postée en 1923, deux pêcheurs au fond et un autre pêcheur, à droite, sont en train de pousser leur bichette.

Réf ca0222 - R. Serrand, photo

Réf ca0221 - R. Serrand, photo

De temps en temps, le pêcheur s'arrête de pousser la bichette et regarde ce qu'il a attrapé dans le filet, comme sur cette carte postée en 1922.
Le pêcheur fait alors le tri. Il rejette les algues et ne garde que les crevettes suffisamment grosses. Avec un peu de chance et de savoir faire, il peut également avoir attrapé du bouquet ou un poisson, une sole ou une plie, mais il fait attention à rejeter et ne pas toucher les vives qui sont des poissons vénéneux.

Carte postale des années 1900-1910.

Retour de la pêche à la bichette en fin d'après-midi. Les ombres s'allongent sur le sable luisant.

Réf ca0386 - J. Puel, phot

Réf ca1983j - Laurent-Nel, Rennes

Carte postale extraite d'un carnet de 10 cartes des années trente.

La photo a été retouchée et on dirait presque un dessin.

Carte postée en 1950.

A Carolles, les points d'accès à la pêche à pied sont la plage, le Port du Lude et vers la cabane Vauban.

La meilleure saison pour la crevette demeure celle qui va de début Septembre à fin Octobre.

En Mai et Juin, le long des rochers et à même hauteur d'eau, nous pouvons pêcher la moussette qui est une petite araignée de mer.

Réf ca0223 - Edition du Bazar Parisien, Carolles

Réf ca0224 - J. Combier, Macon

A la place de la bichette il est possible d'utiliser l'épuisette, moins efficace mais plus légère. C'est ce que font les pêcheurs sur cette carte des années 40. L'épuisette permet aussi d'aller pêcher le bouquet (encore appelée crevette rose) dans les mares que l'on trouve entre les rochers à marée basse.
A gauche, un pêcheur fouille sous le varech accroché aux rochers. De cette manière, il peut trouver des pétoncles, des moules, des berniques (les "chapeaux chinois") ou bien des bigorneaux.

Sur cette carte des années 40, la personne au premier plan cherche parmi les rochers. Elle peut ainsi trouver des crabes: des tourteaux (également appelé dormeurs), des étrilles ou bien des petits crabes verts ou rouges. En creusant entre les rochers avec un crochet, le pêcheur peut également trouver des coques bleues.
Dans tous les cas, il faut faire attention et remettre les rochers en place comme ils étaient, de façon à ne pas détruire le faune et la flore marine.

Réf ca0225 -

Réf ca0385 - Charlet, éditeur

Carte postée en 1913.

Gros plan sur un pêcheur utilisant un crochet et une épuisette.

Carte postale de Saint-Pair postée en 1905.

La pêche à pied était aussi une affaire de professionnels qui avaient même construit des pêcheries, pas à Carolles, mais à Jullouville-Kairon et à Champeaux.
Le principe est simple: deux murs, construits en V, retiennent l'eau de mer à marée basse. A l'intersection des deux murs, le pêcheur a laissé un goulot qu'il peut fermer avec une trappe pour retenir l'eau. En ouvrant la trappe et en mettant un filet, il capture alors le poisson, les crevettes et les crabes qui avaient été retenus dans l'eau.

Réf sp0001 - J. Puel, pho

 

Carte postale de Saint-Pair postée en 1911. 

Le métier de pêcheur à pied était très ardu parce qu'il y deux marées par jour. De plus, il fallait vendre sa pêche la journée même. Cette dernière tâche était le plus souvent réservée à Madame qui faisait le tour du village et proposait sa marchandise.

A Carolles, la dernière famille de pêcheurs à pied exerça son activité jusqu'aux années 70. Mme Hervin vendant la pêche de son mari en utilisant un vélo, non pas un âne comme sur cette carte postale.

 

Réf sp0002 - J. Puel, phot
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